Le moteur Pyréolophore

1806 Le moteur Pyréolophore_Paleo_Energetique

Le moteur Pyréolophore fonctionne avec la chaleur et l’air, comme son nom l’indique. Effectivement, son étymologie associe “pyr” (le feu) avec “eolo” (le vent) par la production (“phore”). Parmi les tentatives faites pour développer le mouvement avec la chaleur et l’air atmosphérique, il convient de mentionner celle des deux frères Niépce, Nicéphore et Claude. Contemporains de la révolution industrielle, ouvrant l’ère de l’extraction minière, leur invention du moteur pyréolophore a permis de mouvoir un bateau à contre-courant sur la Saône en 1794. La propulsion est assurée par l’aspiration et le refoulement de l’eau.

Le moteur fonctionne ainsi : il y a un cylindre muni d’un piston dans lequel l’air est introduit à la densité ordinaire. Un matériau très combustible y est inséré et reste un moment en suspension dans l’air. Ensuite, une flamme provoque une explosion agissant sur le piston. L’air est enfin renouvelé et l’opération est répétée. Il s’agit certainement du premier moteur à explosion. Il en a inspiré d’autres comme celui de l’ingénieur Rudolf Diesel.

Le 20 juillet 1807, l’empereur Napoléon donne aux frères Niépce un brevet de dix ans, années qu’ils passent à expérimenter le combustible. Celui qu’ils utilisent est d’abord une poudre constituée des spores d’une plante, le lycopode. Trop onéreuse, ils la remplacent ensuite par du charbon mélangé à de la résine.

Par la suite, Claude travaille sur un système d’injection de pétrole lampant. Tout d’abord, il le vaporise, puis, finalement, il enflamme le liquide à froid. Plus la quantité de pétrole lampant est petite, plus l’explosion est puissante. C’est l’alliance parfaite entre rendement et économie. Sadi Carnot, en 1824, dresse un éloge du moteur, mais semble ignorer les années d’expérimentation après le brevet.

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