L’ingénieur automobile français Jean-Albert Grégoire est un pionnier de la traction avant et de l’utilisation des alliages d’aluminium pour les carrosseries, cela allégeant le poids des véhicules. Avec la pénurie d’essence, durant la Seconde Guerre mondiale, la Compagnie Générale d’électricité (CGE) commande un véhicule électrique à l’ingénieur. La CGE-Tudor est produite à 200 exemplaires en 1941 et elles sont vendues à un prix équivalent 35 000 euros. La voiture sans les batteries pèse 510 kilos, ce qui est peu. Le moteur électrique et les 400 kilos de batteries, fournis par la firme Tudor, permettent à la voiture d’atteindre un maximum de 55 km/h et son autonomie record est de 300 km. Enfin, le dernier élément notable est le système de récupération d’énergie lors de la décélération au moment du freinage. La production s’arrête après la guerre et les voitures sont mises pour la plupart à la casse par leurs propriétaires. Cette voiture, un peu oubliée, est un exemple supplémentaire prouvant qu’en période de tensions sur les ressources, l’innovation s’oriente vers d’autres solutions énergétiques. Issue d’une collaboration exemplaire entre plusieurs acteurs privés ou publics, il est dommage que ce véhicule ait été si peu produit et que sa production soit stoppée sans essayer d’en faire diminuer les coûts pour la rendre compétitive.
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, Jean-Albert Grégoire réalise un autre véhicule : la Grégoire-Charbonneaux électrique.
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